Colònia Sant Jordi : le coin de Majorque où le temps s’est arrêté.
Les traditions des pêcheurs persistent dans un paysage de salines, de plages de sable blanc et d’eaux turquoise, avec des criques solitaires et des phares à découvrir.
À l’extrême sud-est de Majorque, un ancien village de pêcheurs a connu un changement radical au cours des dernières décennies grâce au tourisme. Cependant, l’expansion urbaine rapide n’a pas éliminé le mode de vie de nombreux pêcheurs, qui continuent de capturer d’énormes thons comme des générations auparavant, ou l’histoire millénaire qui émane des salines de la région.
À Colònia Sant Jordi, on peut voir cette union entre passé et présent avec les blocs construits pour le tourisme aux côtés d’anciennes maisons en pierre, dans un village où la principale offre gastronomique et commerciale se concentre sur la petite promenade maritime qui accueille le port de plaisance.
Cependant, si quelqu’un cherche des coins où le temps s’est arrêté, il peut passer par les noyaux proches de Les Salines (avec sa belle place entourée de maisons blanches) et Santanyí, où lors de son marché hebdomadaire, on peut capturer un esprit de village plus traditionnel.
Les Salines et Santanyí sont des villages qui, avec Colònia Sant Jordi, présentent une image différente du sud de Majorque.
On peut également le trouver dans le village de pêcheurs de Cala Figuera, caché parmi les falaises rocheuses couvertes de pins et de figuiers.
Les maisons blanches avec leurs fenêtres et portes vertes donnent une touche chromatique mémorable, et grâce à leur absence de plages, elles ont été épargnées par le bulldozer urbain.
Les îles de Cabrera
Cette région de Majorque est faite pour se retrouver avec la nature. Par exemple, depuis les amarres de Sant Jordi, partent les excursions vers l’archipel de Cabrera, un ensemble de 19 îlots d’une beauté saisissante, un havre de biodiversité et le foyer d’un grand nombre de petits reptiles, d’oiseaux marins et de mammifères.
Cependant, la grande richesse se trouve sous ses eaux turquoise, avec 500 espèces de faune marine, telles que dorades, bars, mérous, poulpes, oursins, tortues et seiches.
Les plages de Colònia Sant Jordi
La beauté de Cabrera rivalise avec les attractions naturelles situées près de la colonie, comme la plage d’Es Trenc, avec ses sables blancs et ses eaux claires qui semblent avoir été transportées des Caraïbes.
Avec 2,5 km, c’est la plus longue de Majorque, ce qui garantit la solitude à très courte distance du village.
De part et d’autre du petit noyau urbain se déploie un chapelet de plus de plages et de criques, certaines d’entre elles ne pouvant être atteintes qu’en bateau, comme les excursions proposées par l’entreprise Náutica Colonia.
L’une d’elles est la magnifique et solitaire Cala Marmols, assez difficile d’accès si quelqu’un se risque à y aller à pied ; celle d’Es Caragol et sa faune sous-marine abondante grâce à la grande présence de posidonies ; celle de Tugores qui permet de faire du snorkeling dans des eaux peu profondes ; ou celle d’Es Carbó avec certaines des eaux les plus transparentes de l’endroit.
Phares et roches
Avec le balancement du bateau, on aperçoit le Phare de Ses Salines,gardien silencieux de ces côtes escarpées, inauguré en 1863 au point le plus méridional de l’île, et que l’on peut également atteindre après une intense randonnée de cinq heures à travers les falaises depuis le Cap de Ses Salines.
En bateau également, on arrive à la curieuse formation naturelle d’Es Pontàs, un arc de roche qui émerge des eaux claires, et qui est l’un des points les plus recherchés par les chasseurs de couchers de soleil pour les publier sur Instagram.
Ce caprice géologique de la nature peut également être vu depuis la côte, assis sur les bancs qui se trouvent au belvédère d’Es Pontàs.
Les salines
Mais sans aucun doute, l’un des paysages les plus surréalistes sont les Salines d’Es Trenc. Il s’agit d’une zone déclarée Zone Naturelle d’Intérêt Spécial, qui produit du sel par évaporation de l’eau de mer depuis les temps néolithiques.
L’exploitation du sel marin remonte au néolithique, et avait déjà été reconnue pour
La combinaison du soleil, du vent, de la faible humidité et des techniques traditionnelles permet de produire différents types de sel marin, comme les 10 000 tonnes annuelles produites par la compagnie Salinas de Levante.
C’est un travail artisanal qui est réalisé pendant les mois d’été, où les ouvriers ratissent la couche superficielle et versent le produit dans des paniers pour enlever l’eau et permettre au sel de sécher sous un soleil ardent.
C’est un travail difficile qui est effectué avant que la nuit tombe pour éviter que l’humidité de l’air ne dissolve les cristaux de sel.
Le ronqueo du thon
Une autre activité qui reste inchangée au fil du temps est le ronqueo du thon, le processus de découpe et de dépeçage de ces énormes poissons.
C’est une technique réalisée, surtout, entre avril et mai lorsque le thon sauvage migre vers des eaux plus chaudes pour frayer, et tout au long de juin lorsqu’il retourne à l’océan Atlantique.
De chaque pièce, on peut extraire environ 25 parties comestibles, qui sont préparées dans des plats traditionnels et dans d’autres plus sophistiqués comme ceux proposés au restaurant Salicornia, situé en première ligne de mer faisant partie de l’hôtel Honucai.
Là, le chef Pablo Tomás (qui a travaillé chez Drolma et El Bulli) fait une réinterprétation intéressante des plats traditionnels majorquins, offerts dans un espace décoré comme une extension de la mer.
C’est la même esthétique que l’Honucai, un hôtel boutique de 78 chambres qui est l’un des rares qui, en plus de services tels que son solarium, ses salles de réunion et sa terrasse sophistiquée The Top, a tout préparé pour accueillir les cyclistes et proposer tout, depuis l’atelier de réparation jusqu’aux zones de lavage.
Et si vous avez envie de partir pédaler mais que vous n’avez pas de vélo, pas de problème : ici, vous pouvez en louer et laisser découvrir de nouveaux paysages du sud de Majorque.
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